Les sports organisés peuvent potentiellement procurer des avantages à court et à long terme à ceux qui les pratiquent, ce qui en font des loisirs intéressants pour les familles qui ont de jeunes enfants. Toutefois, le sport peut parfois semer la controverse, notamment lorsque l’atteinte d’un haut calibre et le succès sportif (par le biais de la performance ou de la victoire) ont préséance sur le plaisir des enfants.

Nous connaissons tous un parent qui consacre beaucoup de temps au calendrier d’entraînement et de compétition surchargé de son enfant, parfois au prix d’engagements familiaux ou de la qualité de vie de l’enfant. Par ailleurs, nous savons tous très bien que derrière chaque athlète professionnel se cache un enfant qui dès son plus jeune âge fréquentait les arénas, les piscines, les gymnases ou les terrains de sport. Ces histoires à succès font souvent la promotion de la spécialisation sportive en très bas âge auprès des parents et des enfants, ces derniers rêvant déjà de participer aux Olympiques, de faire partie d’une équipe de sport professionnel ou de recevoir une bourse sportive.

Le type de parcours sportif décrit ci‑dessus est un exemple de spécialisation hâtive, qui désigne généralement la pratique exclusive d’un seul sport dès un jeune âge, ainsi qu’une participation à l’année à un entraînement intensif et/ou à des compétitions1. La spécialisation hâtive suppose également l’« entraînement volontaire », défini comme suit :

[TRADUCTION] […] toute activité d’entraînement qui est entreprise dans le but précis d’améliorer la performance (et non d’avoir du plaisir ou d’obtenir des récompenses externes), qui nécessite un effort cognitif et/ou physique et qui contribue au développement positif des habiletés.2

Le problème avec la spécialisation hâtive

Alors que la tendance à la spécialisation hâtive dans le milieu sportif se maintient, les chercheurs en psychologie du sport et de l’exercice commencent à contester la notion selon laquelle il est souhaitable et même sain pour les enfants de pratiquer exclusivement un seul sport dès un jeune âge. En ce qui concerne la spécialisation sportive hâtive, ci‑dessous, le premier tableau présente quelques mythes courants, tandis que le second tableau présente certains risques :

MYTHES SUR LA SPÉCIALISATION HÂTIVE

L’ENTRAÎNEMENT VOLONTAIRE MÈNE AU DÉVELOPPEMENT D’HABILETÉS AVANCÉES L’entraînement volontaire lié à un seul sport peut limiter le développement global des habiletés motrices et de la kinésiculture, réduisant la probabilité que l’enfant pratique d’autres activités physiques ou sports dans l’avenir3.
LA SPÉCIALISATION HÂTIVE EST ESSENTIELLE À LA PRATIQUE DU SPORT D’ÉLITE Les preuves manquent pour confirmer que la spécialisation hâtive est essentielle à la pratique du sport d’élite. En fait, il a été rapporté que des athlètes de haut niveau dans un certain nombre de sports (soit le basketball, le hockey, le soccer et le triathlon) ne se sont spécialisés qu’à l’adolescence1.

 

RISQUES DE LA SPÉCIALISATION HÂTIVE

BLESSURES DUES AU SURENTRAÎNEMENT L’entraînement lié à la spécialisation sportive hâtive sollicite les mêmes groupes musculaires de manière localisée, ce qui augmente la probabilité que surviennent au fil du temps des blessures dues à un stress répété1.
ÉPUISEMENT De lourdes charges d’entraînement et une pression soutenue en vue d’une performance de haut niveau peuvent entraîner une baisse d’enthousiasme et de motivation, un stress chronique et un épuisement4,5.
ISOLEMENT Des activités sportives peu diversifiées peuvent limiter l’exposition de l’enfant à divers contextes sociaux, l’isoler de ses pairs et l’empêcher de participer à d’autres activités récréatives bénéfiques (liées notamment à la musique et aux arts)1,6.
CARRIÈRES SPORTIVES ÉCOURTÉES La spécialisation sportive chez les enfants de moins de 12 ans est associée à des taux accrus d’abandon sportif et à une diminution du développement sportif au fil du temps1,4.

Solutions de rechange à la spécialisation hâtive

Comme il apparaît de plus en plus évident que la spécialisation hâtive peut nuire aux futures activités sportives et physiques d’un enfant, les chercheurs suggèrent aux parents d’envisager un autre concept sportif pour leur enfant : l’« échantillonnage hâtif » ou la diversification. Comme son nom l’indique, l’échantillonnage sportif hâtif consiste à pratiquer simultanément plusieurs sports. Les chercheurs soulignent que les sports pratiqués simultanément doivent être non compétitifs, comporter du jeu libre et, en fin de compte, être amusants1. Enfin, les enfants ne devraient pas être encouragés à se spécialiser (c’est‑à‑dire, à choisir un seul sport) avant l’âge de 12 ou 13 ans.

Visant à diversifier les expériences sportives des enfants en bas âge, le programme multisport de Sportball est un excellent moyen pour les jeunes enfants d’essayer différents sports. Les cours multisports de Sportball sont basés sur le jeu et non compétitifs et introduisent les enfants à huit sports différents au cours d’une session de quatre mois, contribuant ainsi à réduire bon nombre des risques liés à la spécialisation sportive hâtive. Plus important et peut‑être plus intéressant encore, le chercheur LaPrade et ses collègues (2016) ont déclaré ce qui relativement au programme multisport :

« [TRADUCTION] La pratique multisportive hâtive n’empêchera pas les jeunes athlètes de connaître du succès à long terme dans un contexte compétitif et sportif. »

Pour obtenir plus de renseignements sur les programmes multisports de Sportball offerts dans votre région, visitez le https://www.sportball.com/fr/multisports/.

Sources :

1LaPrade, R. F., Agel, J., Baker, J., Brenner, J. S., Cordasco, F. A., Côté, J., … & Hewett, T. E. « AOSSM early sport specialization consensus statement », Orthopaedic Journal of Sports Medicine, vol. 4, nº 4, 2016, p. 1-8.

2Ericsson, K. A., Krampe, R. T., & Tesch-Römer, C. « The role of deliberate practice in the acquisition of expert performance », Psychological Review, vol. 100, nº 3, 1993, p. 363-406.

3Wiersma, L. D. « Risks and benefits of youth sport specialization: Perspectives and recommendations », Pediatric Exercise Science, vol. 12, nº 1, 2000, p. 13-22.

4Fraser-Thomas, J., Côté, J., & Deakin, J. « Examining adolescent sport dropout and prolonged engagement from a developmental perspective », Journal of Applied Sport Psychology, vol. 20, nº 3, 2008, p. 318‑333.

5Goodger K, Wolfenden L, Lavallee D. « Symptoms and consequences associated with three dimensions of burnout in junior tennis players », International Journal of Sport Psychology, vol. 38, 2007, p. 342‑364.

6Coakley J. « Burnout among adolescent athletes: A personal failure or social problem? », Sociology of Sport Journal, vol. 9, nº 3, 1992, p. 271-285.

7Côté, J, Lidor R, Hackfort D. « ISSP stand: To sample or to specialize? Seven postulates about youth sport activities that lead to continued participation and elite performance », International Journal of Sport Exercise Psychology, vol. 7, nº 1, 2009, p. 7-17.